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Photo du rédacteurDavid Hury

Cluster ta mère



C'est décidé, je vais demander l'asile linguistique au Québec. Et demander pardon à Jacques Toubon que je raillais si facilement il y a 25 ans quand, le 4 août 1994, il avait donné son nom à la loi «relative à l'emploi de la langue française».


Au début de l'épidémie de Covid-19, mes amis journalistes télé et radio n'ont eu qu'un mot à la bouche: les clusters. Le cluster de l'Oise, le cluster de Mulhouse... Probablement que ça faisait savant. Ou cool. Ou coolo-savant. Ou je ne sais quoi d'autre. Le mot «foyer» était-il si compliqué à prononcer?


Et puis, hourra, depuis quelques jours, les médias ne parlent que de la réouverture des commerces et des transports en commun avec ce déconfinement qui commence aujourd'hui, 11 mai. Une tripotée de reportages dans le métro et les magasins nous ont montré ces superbes stickers au sol. Stickers par-ci, stickers par-là, ça doit faire coolo-cool probablement. Stickquoi? Ah oui, vous vouliez parler de ces bons vieux «autocollants»?


Parfois, j'ai l'impression de jouer à Tatie Danielle avec la langue française et l'abus d'anglicismes. Mais ce n'est pas grave. Fuck, j'assume.

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